Sur l’Anosmie et la COVID19

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Le 12 mars, 2020 la vie a changé. J’avais peur, mais la foi me faisait croire que les médecins ressouderont le problème. Ça fait il y a 15 mois de ce jour là et même quand la vie ici est presque de retour a ce qu’on appelle normalité, il y quelques aspects qui ne trouvent pas encore leur espace à nouveau. On a perdu pas mal de vies pendant ces mois partout dans le monde, autant, que je crois on n’arrivera jamais à savoir combien. On se demande toujours si le virus est arrivé comme quoi, s’il a été fait à partir d’un design, ou si simplement il s’est échappé du laboratoire par accident. Comme tout dans la vie, les premiers 90 jours ont été les plus durs et pendant lesquels on a appris le plus. Je me souviens encore comme si c’était hier de ce concert transmise depuis le centre-ville de Milan par YouTube en live pour le monde entier et la place était toute vide. Des frissons même aujourd’hui que l’image revient dans ma tête. Le plus important était sauver des vies. Ça continue à l’être.

Dans un peu moins d’un mois, ici aux États-Unis d’Amérique, on aura, à mon avis, l’épreuve de feu pour voir si nous sommes sortis du pétrin avec les festivités de la Fête Nationale le 4 juillet, car on vient de fêter le jour de l’indépendance comme jamais on a probablement vu dans notre génération. On espère bien nous étirer.

Et le monde, comment va-t-il ? Ça dépend où et comment les autorités nous laissent voir le problème. En tout cas, il y a des endroits où les médecins disent qu’il n’y a pas de trêve. Il faut seulement regarder l’Inde, le Brésil, et oui, mon cher Mexique. À coup de fouet, on a commencé la vaccination de tous ceux qui le permettent ; mais ça c’est toute une autre histoire.

Et nous, qu’avons-nous appris jusqu’à présent de la maladie ? J’ai parlé avec un médecin au Mexique et même quand elle accepte qu’ils gèrent mieux la situation, la communauté médicale est consciente qu’il s’agit d’un virus très compliqué et très adaptable, donc je ne m’entraîne pas dans ce qui ne me concerne pas et je parlerai exclusivement du problème qui peut arriver à n’importe qui avec le déjà assez célèbre SARS-CoV2, plus connu sous le nom de COVID-19 et que je crois nous concerne davantage à La Gourmandista® ; et je parle de la perte de l’odorat et du goût.

Les sens de l’odorat et du goût sont étroitement liés l’un avec l’autre. Avec une simple rhume, il y a 60% de probabilité que ces sens soient altérés. Ce n’est pas en vain qu’on dit que comme nous avons la grippe, la nourriture n’a aucun goût. Or, pour les patients COVID-19, cette perte de l’odorat (anosmie) s’accompagne très fréquemment d’une perte du goût et bien qu’il s’agisse d’un symptôme présente pour 95% des patients, la grande majorité le surmonte en peu de temps. Après avoir parlé avec plusieurs personnes sous différentes latitudes qui ont souffert de ces pertes temporaires et que même certaines d’entre elles étaient conscientes d’avoir contracté le virus car “le café avait un goût d’eau chaude”, pour la plupart c’était un symptôme qui s’est produit entre deux et trois jours après le début de la maladie, et qui heureusement n’a pas duré longtemps. Cependant, il y a ceux qui, des mois plus tard, n’ont pas atteint la même finesse qu’avant d’être infectés.

Malheureusement, les médecins en ont généralement peu parlé. Et je le comprends, comme je l’ai déjà dit, d’abord ils s’occupent du sauvetage des vies, et au sens strict, si la soupe n’a que le goût de l’eau chaude, ce n’est pas la fin du monde pour la plupart. Comme Eugenia me l’a partagé, l’important était de continuer à se nourrir pour ne pas faiblir. Puis Rocío a exprimé, et si je mangeais quelque chose déjà abîmé ou si je le servais à ma famille ? Et attention, je ne parle pas des sommelières ni des grandes cheffes étoilés au Guide Michelin qui dépendent du sens du goût et/ou de l’odorat pour travailler. Ce sont des femmes comme toi, comme moi, comme maman. Cela peut nous arriver à tous, qu’est-ce que j’ai peur !

Asmita m’a dit qu’en Inde, il existe d’anciens remèdes de médecine qui l’ont aidée ; qui ont le goût d’éclairs et d’étincelles, mais qui, selon elle, lui ont permis de reprendre ses esprits et maintenant elle est parfaite. Parlant des médecins traditionnels, le plus que j’ai trouvé fut une rééducation des sens où on fait l’exercice de sentir encore et encore les arômes les plus élémentaires afin qu’ils soient à nouveau reconnus. Cela avait du sens pour moi, car en sommellerie, il y a Le Nez du Vin, qui nous apprend à identifier des arômes spécifiques tels que les fruits rouges, le miel, entre autres. Enfin, il y a même eu ceux qui m’ont orienté vers l’aromathérapie aux huiles essentielles ; Même idée, j’ai pensé. Gabriela, le médecin avec qui j’ai parlé, m’a confirmé que ces formes de rééducation pouvaient, de son point de vue, fonctionner, car environ tous les 90 jours nous régénérons ces récepteurs et un entraînement quotidien pourrait nous aider à récupérer le répertoire gustatif et olfactif. Et bien que cela semble un peu fou et même exagéré, rappelez-vous que lorsque nous nous cassons un os, nous allons chez le physio. Alors pourquoi ne pas le faire avec le sens du goût et de l’odorat ?

Et bien sûr, il y a des personnes qui souffrent du Syndrome Post-Covid ou du Long Covid et qui ont passé plus de 6 mois voire plus d’un an et qui n’arrivent toujours pas à retrouver ses sens. Ils parlent de percevoir des odeurs étranges même désagréables, que les choses ont un goût de métal ou simplement différent, que la nourriture arrive et que leur perception est différente de ce qu’ils attendent ou ont enregistré dans leur esprit. La médecine traditionnelle aura-t-elle la solution ? Ou devons-nous nous tourner vers des thérapies alternatives telles que la médecine ayurvédique et l’aromathérapie ?

Pour le moment, il semble que nous devrions l’essayer, car il ne semble pas y avoir beaucoup d’options. Il y a ceux pour qui leurs médecins ont prescrit quelque chose de plus sérieux comme des corticostéroïdes et même des chirurgies, mais, espérons que ça ne serait pas pour tout le monde. Enfin, qui ne revient pas chez sa grand-mère ou un voyage lorsque certains arômes sont aperçus ? Moi, honnêtement, je ne sais pas si je peux imaginer la vie dans ce genre de “silence gustative”.

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